Tout savoir sur l’indispensables larve de Trichoptères

Publié par Nicolas le

Dernière mise à jour de l’article le 16 octobre 2023 by 2vlkx

Bien connu de tous les pêcheurs à la mouche, les trichoptères sont maintenant déclinés sous de nombreuses variantes plus ou moins empreintes de réalisme.

Peche à la mouche et trichoptère une drole d’histoire

Bizarrement, préférence affective oblige, nos chers « papillons de nuit » ne sont toujours que fortement minoritaires dans beaucoup de collections de monteurs professionnels alors qu’ils représentent, partout en France, une part très importante dans le régime alimentaire des truites.

Omniprésents sur pratiquement toutes les rivières du pays, ils apparaissent inéluctablement indispensable dans la boîte du moucheur. Dès lors, il convient de les connaître parfaitement pour les imiter judicieusement à tous les stades de leur évolution afin d’en tirer le meilleur partie et de nous garantir encore de belles et heureuses journées au bord de l’eau.

Enfant pauvre des pêcheurs à la mouche, le Trichoptère fait pâle figure face à la grâce et à l’élégance des Ephémères. Doté d’un nom harmonieux et d’une beauté sans égal lors de son ballet aérien au-dessus de l’onde, l’Ephémère, dressant avec fierté ses ailes à la verticale de leur abdomen, captive tous les moucheurs et conditionne grandement la qualité des collections de tous monteurs qui se respectent.

Nymphe d’Ephemere ou de trichoptere?

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Cependant, et au risque de vexer une partie d’entre nous, l’ordre des Ephéméridés ne représente plus maintenant qu’une faible partie de la consommation de dame fario puisqu’en nette régression sur de nombreuses rivières Française.

Moins sensible à la dégradation du milieu, ce sont quelques 350 espèces de Trichoptères qui colonisent nos rivières, ruisseaux et eaux closes. Dès lors, on comprend aisément l’intérêt qu’ils doivent susciter auprès des moucheurs puisqu’ils laissent rarement indifférentes nos chères compagnes de jeu, que ce soit au stade larvaire, nymphale ou adulte.

De l’œuf à la larve Enfoui entre les graviers du fond, les œufs de Trichoptères n’auront qu’un faible intérêt pour les virtuoses du montage, n’entrant pas dans le menu de miss fario. Par contre, il en va tout autrement de sa larve qui demeure un atout majeur dans la pratique de la pêche.

En fonction de l’espèce, les larves adoptent deux grands types de comportements :

  • Soit elles construisent un étui mobile fait de sables et de détritus organiques pour s’y protéger,
  • soit – moins fréquemment – elles évoluent directement sans étuis protecteurs.

La truite, est un poisson très opportuniste et compose ses repas de proies qui sont les plus abondantes et de surcroît les plus faciles à attraper. A l’évidence, en voyant les véritables tapis de larves dans leur fourreau qui garnissent les blocs rocheux du fond de la rivière, on comprend que notre belle mouchetée mette souvent les larves de Trichoptères à son menu, tout au long de l’année.

D’ailleurs, l’examen stomacal de la truite ne montre-t-il pas régulièrement une quantité impressionnante de larves directement ingurgitées avec leurs étuis ?

Concevoir une imitation pêchante ! Très meurtrières, les imitations de larves avec fourreau sont pourtant peut fréquentes dans les boîtes des pêcheurs à la mouche.

Que ce soit à vue ou au fil en pêchant l’eau, ces imitations sont diablement redoutables si l’on veut bien respecter quelques règles visant à donner l’illusion d’une larve dérivant d’un point d’ancrage vers un autre.

Il faut toujours garder à l’esprit en concoctant une artificielle, qu’une imitation n’est pas contrainte à l’hyperréalisme pour convaincre un poisson

Mais doit correspondre, dans son comportement général, à l’attitude harmonieuse de l’insecte dans la nature.

Comment monter une nymphe de trichoptère?

C’est pourquoi, à l’image de la réalité, l’imitation doit dériver au ras du fond, inerte et verticale, comme le ferait l’insecte naturel.

Pour ce faire, le lestage, particulièrement massif, est composé:

  • d’un enroulement de fil de plombs ou directement d’une petite cendrée maintenue par du nylon et placé à la base de l’œillet,
  • tandis qu’à l’autre extrémité de l’hameçon, à la courbure, l’artificielle sera montée avec du Polycelon, matériau flottant, permettant à l’imitation de garder sa position verticale dans l’eau.

De la phase pupale à la phase nymphale Après un cycle larvaire qui peut s’étaler sur une période variant de 1 à 2 ans, l’insecte va s’enfermer dans un cocon pour accomplir sa première métamorphose, appelée la phase pupale.

Il en sortira 2 à 10 semaines plus tard pour gagner la surface ou la berge – en fonction de l’espèce – à l’aide de ses longues pattes et terminer ainsi son ultime transformation.

A ce stade, entre la sortie du cocon et la surface de la rivière (l’émergence), le trichoptère, sous sa forme nymphale, sera particulièrement vulnérable et représentera donc une proie de tout premier ordre pour la gent salmonicole.

La truite, pour s’en repaître, profitera de deux grands moments privilégiés lors de la courte vie de la nymphe :

  • La sortie du cocon
  • et l’émergence.

Lorsque la nymphe va « naître », directement après être sortie de son cocon pupal, elle va dériver à proximité du fond, entraînée par le courant, avant de monter vers la surface.

A cette occasion, la pêche avec des imitations de nymphe est très délicate car le lestage doit lui permettre d’évoluer près du fond tout en conservant une dérive inerte et naturelle.

L’émergence : moment unique La seconde étape de la vie de la nymphe intéressant dame fario est un moment magique pour plus d’un moucheur. Voir la surface de la rivière bouillonnant de gobages bruyants est un spectacle unique et merveilleux.

Lors de ces trop rares moments la truite prend avec fougue les nymphes « pendues » sous la surface, emprisonnées par la tension superficielle de l’eau.

Essayant de ce libérer de leur enveloppe pour devenir insecte parfait, les Trichoptères vont servir de repas facile aux poissons et souvent tromper les néophytes qui tenteront de les pêcher avec en sèche.

En effet, nous avons probablement tous été berné un jour ou l’autre par des truites crevant furieusement la surface de l’eau sans s’imaginer un seul instant qu’elles ne prenaient pas au-dessus mais en dessous de la pellicule de surface.

Pas étonnant que nos plus belles imitations de sedges – l’imago du Trichoptère – laissent certain jour totalement indifférent nos belles mouchetées.

Dans ce cas essayez les subsedges, ils feront très souvent la différence. Le sedge au coup du soir A l’issu de la métamorphose définitive, les jeunes adultes vont commencer une vie qui durera entre 10 et 30 jours.

Après les vols nuptiaux, ils s’accoupleront sur la végétation rivulaire et reviendront, pour les femelles, pondre au crépuscule sur la surface de l’eau.

Et c’est à ce moment, au coup du soir, que nos imitations de sedge ont le plus de chance de nous permettre de finaliser en beauté une journée de pêche infructueuse.

Instant unique, le coup du soir fait partie des moments inoubliables dans la saison d’un moucheur, si riche en sensations… et en beaux poissons.

De plus, et ce n’est pas à négliger, le sedge s’accommode très bien d’un léger dragage juste après que la mouche ait touché l’eau, ou bien, idéal pour se faire casser, en fin de coulée.

Le trichoptère la mouche du débutant

Une mouche anti-bredouilleL’imitation du sedge adulte est réellement une mouche à laquelle je voue une affection particulière puisqu’elle autorise le dragage et pardonne donc les erreurs de dérive.

Et vous le savez comme moi, on ne fait pas toujours exprès de faire draguer son artificielle ! En outre, même en l’absence de gobages, un sedge permet mieux qu’une araignée – l’imitation de l’éphémère adulte – de faire monter un poisson en « tapant l’eau », particulièrement sur les bordures.

Si l’on ajoute aux avantages déjà évoqués qu’il ne doit pas exister beaucoup de rivière en Europe (et peut-être même dans le monde) ou n’aient lieu des éclosions de trichoptères, on peut affirmer que ces différentes imitations sont vraiment… Indispensables.

Montage nymphe de trichoptere


2 commentaires

Gérard Dufresne · 19 janvier 2023 à 11:33 PM

Très bon article sur la vie des trichoptères et leur manifeste intérêt dans son application à la pêche à la mouche qui se passera sans doute dorénavant sous l’eau. J’allais dire hélas car âgé de 74 ans j’ai connu l’époque bénie des éclosions d’éphémère puis l’époque où l’on pêchait l’eau le plus souvent. Et maintenant dessous.De là à se jeter sur toutes les modes … Ma femme m’envie mes nymphes perdrigones mais je n’ai jamais pêché avec, c’est si beau dans une boite et au revers de la veste de Madame. Par contre bravo pour vos imitations de « porte bois » et de larve. Faire des branchies , un sac alaire et des antennes avec un petit bout de faisan, bravo , et MERCI

    2vlkx · 24 janvier 2023 à 6:53 AM

    Merci Gérard pour votre commentaire, je comprends votre désarrois concernant les disparations inquiétantes des éclosion qui était abondante.
    Je n’ai que 40 ans, mais je me souviens encore des coup du soir sur le Doubs au printemps.
    Cependant je reste optimiste sur le retour de ces soirées exceptionnelles, qui font la joie de tous les pêcheurs de mouche.
    Concernant la pêche en nymphe, il n’est jamais trop tard de franchir le pas. Qu’elle soit au fil, ou à vue c’est une approche
    qui offre de belles sensations.
    Cordialement.

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